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Ce site n'est-il pas trop technique ?
Pourquoi une présentation aussi austère ?
Pourquoi ne pas ouvrir un forum sur ce site ?
Pourquoi ne parlez vous pas des trompettes Xxxx ou Yyyyy ?
Pourquoi les partitions des concertos sont données seulement pour la piccolo ou la trompette en mib ?
Pourquoi ne trouve-t-on pas à
télécharger des œuvres plus modernes ou les
accompagnements des concertos ?
Dans quelles circonstances a été composé le concerto de Hummel ?
Quel travail quotidien pour rester au meilleur niveau ?
Depuis quelque temps, j'ai le trac en concert. Comment le surmonter ?
Est-il difficile de passer de la trompette en sib à la trompette en ut ?
Pourquoi la trompette en si bémol joue-t-elle un sib quand la note écrite est do ?
Ne serait il pas mieux de jouer la trompette si bémol en son réel ?
Quelle différence de son entre les trompette en sib et en ut ?
Peut on jouer de la trompette et d'un autre instrument à vent ?
Comment améliorer son endurance ?
Je rencontre un blocage au niveau du contre ut, impossible de jouer au dessus. Comment faire pour franchir ce "mur" ?
Comment arriver à passer une liaison du Sol au Do médium sans forcer le débit d'air ?
Comment peut-on jouer occasionnellement une note plus basse que le Fa# grave ?
Quel est l'intérêt de travailler
les sons en dessous du Fa# grave et quels sont les doigtés
à utiliser ?
Comment tient-on en mains une trompette à palettes pour en jouer ?
Peut on jouer de la trompette de la main gauche ?
Mes dents doivent être redressées. Peut-on jouer avec un appareil dentaire ?
Où trouver des livres ou documents traitant de l'émission du son ?
Comment fabrique-t-on une trompette ?
Que penser des trompettes de poche ? quels sont les modèles de bonne qualité ? Et la trompette à coulisse ?
Les trompettes à moins de 250 € sont-elles réellement injouables, et pourquoi ?
Que penser de l'adaptation d'une trompette professionnelle en ut pour jouer en sib (ou l'inverse) ?
Certaines trompettes s'oxydent de l'intérieur (et ensuite de l'extérieur). Quelle en est la cause ?
A quelle époque sont apparues les
premières trompettes à palettes et qui a inventé
ce système ?
Pour jouer dans l'aigu, vaut-il mieux un grain large ou étroit ?
Quels sont les doigtés de la trompette ? et à quatre pistons ?
Qu'est-ce que l'impédance
d'entrée et pourquoi l'augmenter permet de réduire les
pertes énergétiques ?
Quel est l'intéret d'une trompette lourde ou alourdie par des accessoires ?.
Il faudrait un dessin pour expliquer la désignation des différentes parties d'une trompette.
Quels sont les avantages et les inconvénients des clés d'eau Amado ?
A quoi sert le "trou" sur le 3ème piston vanté dans la publicité Courtois ?
Quelles sont les différences induites
par les éléments "heavy" de certaines trompettes et
à quel usage ces instruments sont destinés ?
Quel est l'intérêt d'une branche d'embouchure recouverte (double tube) ?
Comment une trompette pourrait-elle sortir un ré grave juste sans tirer la 3ème coulisse ?
Quelle est l'étendue pratique de la trompette et comment mesure-t-on la justesse ?
Quel est l'intérêt d'une branche inversée sur la coulisse d'accord ?
On dit qu'il faut "ouvrir" un instrument neuf en le jouant : n'est-ce pas une légende ?
Je suis habitué à la trompette en ut : quel inconvénient à en jouer dans un big band ?
Pourquoi y a-t-il si peu de femmes chez les trompettistes ?
On vient de voler ma trompette. Que dois-je faire ?
Pourquoi ne pas publier un livre avec le contenu de ce site ?
Question :
"Pas mal, ce site, mais pas facile
à suivre : très technique, peu d'illustrations. Pensez
aux trompettistes qui n'ont pas une agrégation de physique !"
Réponse :
Oui, ce site présente des documents qui nécessitent un
niveau d'études universitaire pour être compris. Je ne
vois pas comment expliquer le fonctionnement et les problèmes de
la trompette autrement sans tomber dans des considérations
vagues et subjectives. Mais j'ai essayé d'en exprimer les
conclusions dans un langage pas trop technique, pour que vous, ami(e)s
trompettistes, puissiez orienter vos choix de façon rationnelle
même si vous avez suivi un cursus différent.
Question :
"Pourquoi une présentation
aussi austère, alors qu'on peut mettre du texte animé,
des couleurs, des images ..."
Réponse :
Bien sûr, il pourrait y avoir plus d'illustrations si j'en
trouvais d'autres en rapport avec le texte, mais je n'aime pas les
pages web animées, les textes clignotants ou défilants,
qui gênent la lecture et ralentissent l'affichage de la page : je tiens à ce que ce site soit facile à lire même avec une connexion internet à bas débit.
Question :
"En regardant les
"questions-réponses", je me suis dit qu'il serait
peut-être intéressant d'ouvrir un forum, afin que tout le
monde puisse donner son avis par rapport aux questions posées,
ou poser d'autres questions plus facilement... "
Réponse :
Oui, je pourrais facilement mettre un forum, et on trouve de nombreux
scripts gratuits sur le web. Je ne l'ai pas fait car cela demande de la
vigilance pour le "modérer" et éviter que les discussions
dégénèrent, car le propriétaire d'un site
web est toujours responsable de ce qui s'y trouve. D'autre part, il en
existe déjà plusieurs en français et en anglais
sur le web ou sur Usenet, alors inutile de disperser les questions (et
les réponses) intéressantes.
Si vous voulez discuter avec d'autres trompettistes, vous pouvez aussi vous inscrire au groupe de discussion trompette sur Google où vous retrouverez d'autres visiteurs de ce site qui souhaitent
partager leur expérience. Le groupe Google est une simple liste
d'adresses. Il n'est pas modéré, et je n'ai aucune
responsabilité juridique sur ce qui y est exprimé. Par
exemple, si quelqu'un dénigre telle marque de trompettes, leur
fabricant ne peut éventuellement poursuivre en justice que
l'auteur du message. C'est important car il y a quelque temps, un
trompettiste, qui s'était laissé avoir en achetant sur
Ebay une de ces trompettes pas chères et avait connu de nombreux
déboires avec cet "instrument", a relaté son
expérience sur son site perso ; il a été
assigné en justice par le vendeur et a dû effacer son
témoignage pour ne pas avoir d'ennuis !
Question :
"Pourquoi ne parlez vous pas des trompettes Xxxx ou Yyyyy ?"
Réponse :
Il existe plusieurs dizaines de fabricants de trompettes et je ne peux
pas avoir un avis sur des instruments que je n'ai jamais essayés
personnellement. Mais vous pouvez trouver des témoignages
d'utilisateurs sur le site "Brass Review"
qui recense pratiquement toutes les marques connues. Toutefois,
méfiez vous des marques qui ne sont pas citées sur ma
page "choisir une trompette". Il s'agit
soit de fabrication artisanale de prix très élevé,
sans que la qualité musicale soit réellement au dessus
des grandes marques d'instruments professionnels, soit de fabrication
de très bas de gamme dont la qualité et la
durabilité sont inacceptables même pour un
débutant.
Question :
"Pourquoi les partitions des concertos
à télécharger sont pour piccolo ou pour trompette
en mi bémol même quand le concerto est jouable avec une
trompette ordinaire en ut ou en si bémol ?"
Réponse :
Tous ces concertos sont disponibles en édition commerciale pour
la trompette en ut ou si bémol, avec la partie d'accompagnement
pour piano ou orgue. Mon but n'est pas de remplacer cette
édition commerciale, mais de faciliter la lecture pour les
trompettistes qui jouent la piccolo ou la trompette en mi bémol.
Question :
"Dans quelles circonstances a été composé le concerto de Hummel ?"
Réponse :
Le concerto pour trompette de Hummel a été composé
en 1803 à la demande du trompettiste Anton Weidinger (1767-1852)
qui avait auparavant convaincu Haydn de l'intérêt de son
instrument et obtenu du vieux maître son concerto pour trompette
en 1796. Weidinger avait en effet amélioré la trompette
"à clés" qu'il appelait "trompette organisée"
("organisierte Trompete") et en était devenu un virtuose,
l'instrument donnant toute la gamme chromatique avec un système
de clés semblable à celui du saxophone actuel. En effet,
la trompette naturelle utilisée à l'époque ne
donnait que les notes de l'accord parfait, l'art du "clarino"
consistant à jouer dans l'extrême aigu pour avoir une
gamme complète s'étant perdu depuis le début du
18ème siècle. Johann-Nepomuk Hummel (1778-1837), ancien
élève de Mozart, Salieri et Haydn, avait acquis une bonne
notoriété à Vienne comme compositeur et comme
pianiste, et Haydn l'avait recommandé au prince Esterhazy pour
lui succéder comme Kappelmeister à Eisenstadt. Il est
donc vraisemblable que Weidinger, cherchant un autre concerto pour son
instrument, a été orienté vers Hummel par Haydn.
Le concerto fut créé le 1er janvier 1804 à la cour
du prince Esterhazy par Weidinger, qui en avait remanié la
partition pour mieux l'adapter aux possibilités de son
instrument. Il était écrit en mi naturel, mais de nos
jours il est toujours joué en mi bémol car la gamme de mi
est trop difficile avec les trompettes à pistons modernes en ut,
en si bémol ou en mi bémol. En effet, c'est vers 1815 que
furent inventés les pistons et les valves rotatives par
Stölzel et Blühmel, permettant d'obtenir la gamme chromatique
avec une bien meilleure sonorité que la trompette à
clés, qui disparut autour de 1830 quand le système des
pistons arriva à sa forme définitive avec le brevet de
Étienne-François Périnet (voir ci-dessous).
Hummel était avant tout un compositeur de musique de salons et
de théâtre, célèbre à Vienne pour ses
valses bien avant les Strauss. Il jouissait d'une bonne
réputation, gérait sa carrière en businessman
avisé (il est en grande partie à l'origine du "copyright"
pour la musique) et finit ses jours dans l'aisance financière.
Sa biographie ne laisse entrevoir aucune affinité religieuse ou
mystique : s'il composa cinq messes, un Te Deum et des motets, c'est
à la demande de Esterhazy, qui s'irritait de le voir aller
fréquemment à Vienne briller dans les salons et finit par
le renvoyer en 1811. Bien que plus jeune que Beethoven de 8 ans, Hummel
n'est pas vraiment un romantique mais plutôt le dernier
représentant de la période classique, et son style
très adapté au piano-forte apparaissait
démodé à la fin de sa vie, quand Paganini et Liszt
arrivaient à la célébrité.
La partition du concerto pour trompette tomba dans l'oubli, fut
retrouvée au milieu des années 50 et
recréée en 1958 par le trompettiste Armando Ghitalla qui
le joua dans la tonalité d'origine (mi naturel) à la
trompette en ut.
Question :
"Pourquoi ne trouve-t-on pas à
télécharger les concertos de Tomasi, Jolivet ou
Arutunian, ou de la musique de film ou de variétés ? Et
pourquoi ne donnez vous pas les parties d'accompagnement à
l'orgue des concertos baroques ?"
Réponse :
Une œuvre musicale est protégée contre toute copie
jusqu'à 70 ans après la mort du compositeur ou de
l'arrangeur. Si les concertos baroques eux-mêmes sont
tombés dans le domaine public, il n'en va pas de même pour
les accompagnements à l'orgue, écrits par des arrangeurs
contemporains. De même, la musique de jazz ou de variétés n'est pratiquement jamais du domaine public. Ne demandez pas non plus la partition du concerto de Aranjuez pour trompette : le "Concierto de Aranjuez" de Joaquin Rodrigo (1901-1999) est pour guitare et orchestre, et l'arrangement du thème du 2ème mouvement joué à la trompette par Miles Davis dans "Sketches of Spain" n'est pas disponible dans le commerce.
Question :
"Qu'est ce que l'impédance
d'entrée et pourquoi l'augmenter permet de diminuer les pertes
énergétiques ? Comment peut-on augmenter
l'impédance d'une trompette?"
Réponse :
Si p(t) désigne la pression de l'air et u(t) son débit,
alors l'impédance est dp/du. L'analogie avec
l'électricité est évidente : pression = tension,
débit = intensité. Le trompettiste est assimilable
à un générateur, qui a sa propre impédance
interne. Quand le générateur débite dans une
impédance externe, l'énergie dépensée est
répartie au prorata des impédances interne et externe,
donc plus l'impédance externe est basse, plus l'énergie
est dissipée à l'intérieur du
générateur. Autrement dit, plus l'impédance
d'entrée de la trompette est basse, plus l'énergie
fournie par le trompettiste est dissipée en échauffement
interne. On le voit bien si on veut obtenir un niveau sonore
donné à une fréquence qui n'est pas un pic
d'impédance de la trompette (note pédale, ou sol
médium jouée avec la clé d'eau ouverte, ou avec
des pistons qui fuient) : il faut souffler très fort et c'est
épuisant ! On voit aussi qu'il est important de réduire
son impédance interne en ouvrant le larynx pour obtenir un
minimum de rendement dans ces conditions.
Ce qui compte pour le trompettiste est donc l'amplitude des pics
d'impédance situés aux fréquences des notes
jouables pour un doigté donné. Ces pics
d'impédance sont provoqués par la résonance de la
colonne d'air à ces fréquences, qui nécessite une
réflexion de l'onde sonore aux deux extrémités du
tuyau. Pour augmenter l'impédance, il faut augmenter le taux de
réflexion de l'onde : côté embouchure, avec un
grain de faible diamètre et/ou une queue étroite,
côté pavillon, avec un pavillon étroit et/ou peu
évasé pour diminuer le couplage avec l'air ambiant.
Évidemment, il ne faut pas que l'impédance soit
exagérée sinon le volume sonore émis devient trop
faible. On démontre facilement que le volume sonore émis
pour une pression d'air et une impédance interne (= du
souffleur) données est maximum quand l'impédance externe
(= de l'instrument) est égale à l'impédance
interne.
La trompette est donc un compromis entre le volume sonore
recherché et l'énergie nécessaire pour l'obtenir,
qui se situe dans une plage de variation assez étroite : il y a
peu de différence mesurable entre une trompette à "basse"
impédance et une trompette à "haute" impédance,
mais la différence est sensible pour un trompettiste
expérimenté, pour qui un écart de quelques
pour cents sur l'amplitude des pics d'impédance est parfaitement
perçue. .
Question :
"Quel est l'intéret d'une trompette lourde ou alourdie par des accessoires ?"
Réponse :
L'augmentation de masse de l'ensemble ou d'une partie de l'instrument a
pour effet de réduire les vibrations induites par celles de la
colonne d'air, et de les décaler vers des fréquences plus
basses. Conséquences : le rendement est amélioré
et le son est plus riche en harmoniques élevées,
d'où une meilleure perception par l'auditoire quand on joue dans
un ensemble. Mais comme dans d'autres domaines, il faut se
méfier des excès. Si l'alourdissement n'a pas
été soigneusement étudié, il peut en
résulter un son trop clair, pas très agréable,
surtout si par malchance l'abaissement des fréquences de
vibration du métal les rapproche de certaines fréquences
fondamentales de l'instrument, entraînant des défauts de
réponse plus ou moins graves.
C'est pourquoi certains musiciens, surtout en jazz,
préfèrent au contraire des instruments à pavillon
très allégé, car en élevant ses
fréquences de résonance elles ne risquent pas de
perturber la réponse de l'instrument. La baisse de rendement
énergétique n'est pas un problème pour eux car ils
jouent avec amplification.
Donc pour jouer sans ampli, il vaut mieux choisir une trompette
modérément alourdie, avec un pavillon épais, comme
la Bach standard, la Yamaha 6335H ou Xeno, la B&S avec pavillon
lourd ou la Courtois Évolution 4 entre autres ; en revanche, les trompettes munies de multiples
renforts en métal massif m'ont toujours paru
désagréables à jouer (mais je n'ai pas
essayé de Monette, de toutes façons bien trop
chère pour moi !).
En ce qui concerne les accessoires proposés pour alourdir (bagues en argent, dessous de pistons, etc.), j'en ai essayé plusieurs et finalement, j'ai choisi l'embouchure lourde ou massive pour plusieurs raisons : - elle rééquilibre la tenue de la trompette en si bémol qui a moins tendance à pointer vers le bas, - les embouchures lourdes ont presque toutes un grain plus large, ce qui améliore le contrôle de la justesse et du son si on sait contrôler sa colonne d'air interne,- - enfin, comme l'a montré Whitehouse, la vibration du métal est principalement produite par la vibration des lèvres et non par la vibration de l'air contenu dans l'instrument. Il est donc logique de la réduire au plus près de la source. Depuis des années que j'utilise ces embouchures, je constate une réelle différence, par exemple entre la Bach 1 1/2C normale ou Megatone, ou entre la Yamaha 15E4 avec ou sans le booster Denis Wick : j'ai l'impression de moins appuyer l'embouchure, d'avoir une réponse plus immédiate et au final de moins fatiguer. Mais c'est aussi probablement un effet psychologique !
Question :
"Il faudrait un dessin ou un graphique
où toutes les parties d'une trompette soient décrites et
nommées. Cela pourrait être très utile pour les
étrangers (c'est mon cas) qui ne connaissent pas le vocabulaire
concernant la trompette en français. Un petit dessin
éclaircira toujours les choses"
Réponse :
Voici la désignation des principales parties d'une trompette,
avec le terme en anglais entre parenthèses. Le modèle
présenté est la trompette en si bémol Chorus/80J de Selmer-Paris. Certaines trompettes (mais pas celle-ci) ont une "branche inversée" (reverse leadpipe), ce qui signifie que la branche d'embouchure rentre dans la coulisse d'accord et non l'inverse.
Question :
"Pour corriger les vibrations dans la
branche causées par celles du pavillon, il existe une autre
solution que le déplacement des entretoises avec le
système a branche double de Courtois... Pourtant, les trompettes
qui proposent des solutions audacieuses ne sont pas les plus
jouées... phénomène de mode ou finalement, toutes
ces solutions n'influent que très peu sur le son?"
Réponse :
Ces modifications n'ont pratiquement pas d'influence sur le son, mais
sur la réponse et accessoirement sur la justesse. En effet,
quand le métal vibre à une fréquence harmonique de
la note jouée, l'énergie de vibration de l'air à
cette fréquence est absorbée par la vibration du
métal, de sorte que le timbre s'appauvrit et la note devient
plus difficile à émettre car elle demande plus
d'énergie au souffleur. D'autre part, quand on joue une note, le
démarrage de la vibration n'est pas instantané et le son
est réellement obtenu lorsque la vibration de l'air émise
par le musicien se cale sur les résonances de la colonne d'air
de l'instrument. Si la vibration du métal perturbe la vibration
de l'air contenu dans le tube, la note émise peut se stabiliser
à une fréquence légèrement
décalée, d'où un possible défaut de
justesse en plus de la difficulté d'émission. Lors d'une
visite au laboratoire d'acoustique de l'Ecole Centrale de Nantes, j'ai
essayé une trompette Bach dont la branche d'embouchure avait
été rendue amovible, fixée par deux colliers
à vis (pour tester l'influence du profil de perce de diverses
branches). Au premier essai, la trompette m'a paru mauvaise, le sol
aigu ne sortait pas bien et elle n'était pas juste. En
déplaçant la branche de 3 mm dans les colliers, le
défaut disparaissait.
Les constructeurs de trompettes sérieux font de nombreux essais pour trouver le meilleur emplacement des entretoises,
et doivent veiller à ce que la fabrication en série
respecte scrupuleusement les positions déterminées sur le
prototype. Manifestement, cela n'a pas toujours été le
cas chez Bach, d'où la nécessité d'en essayer
plusieurs pour en trouver une bonne (mais il y a eu des progrès
ces dernières années). Et vous pouvez imaginer le
résultat sur des instruments à 100 $ fabriqués
dans des ateliers de fortune par des ouvriers non qualifiés !
Une solution brutale consiste à essayer d'empêcher
l'instrument de vibrer en plaçant des renforts de métal
un peu partout et en alourdissant le pavillon. Cette solution n'est pas
idéale car il est pratiquement impossible d'empêcher toute
vibration, et d'autre part un beau son nécessite de filtrer
certaines fréquences, donc de laisser le pavillon vibrer d'une
certaine façon. La solution retenue par Courtois (Évolution) ou Selmer (TT)
consiste à découpler la branche d'embouchure de la
vibration du pavillon en fixant les entretoises sur un tube
enveloppant, ce qui permet de laisser vibrer le pavillon aux "bonnes"
fréquences pour la qualité du son. Ce système
facilite aussi l'installation d'une branche inversée sur la
trompette en ut. Mais le découplage n'est pas parfait ; en
pratique ce système ne montre pas une supériorité
définitive par rapport à un montage classique bien
réglé, et coûte évidemment plus cher. On
trouve aussi la branche recouverte chez Edwards (la marque de prestige de Getzen), avec la possibilité de changer de branche d'embouchure soi-même.
Question :
"Quels sont les avantages et les inconvénients des clés d'eau Amado par rapport aux clés traditionnelles ?"
Réponse :
La clé d'eau Amado (photo ci-contre), que l'on trouve en
standard sur les instruments Getzen ou Stomvi (entre autres),
présente l'avantage de ne pas fuir et de ne pas provoquer
d'irrégularité de perce, alors que la clé d'eau
traditionnelle est posée sur une courte "cheminée" qui
crée une petite perturbation de la colonne d'air. Ses
inconvénients sont de nécessiter une certaine
maintenance, sinon elle se referme mal, et d'évacuer l'eau de
condensation moins vite parce que le trou est plus petit. Voyez
à ce sujet http://www.getzen.com/faq/#amado.
Il existe un troisième système, la clé d'eau Saturn, qui selon ses promoteurs n'aurait que des avantages, mais on ne la trouve que sur quelques fabrications artisanales.
Question :
"A quoi sert le "trou sur le 3ème piston" vanté dans la publicité des trompettes Courtois ?"
Réponse :
Vous savez que pour jouer un ré ou un do# grave, il faut tirer
la coulisse du 3ème piston, de préférence AVANT de
jouer la note. Or si le 3ème piston n'est pas enfoncé et
s'il est bien étanche, cela va créer une
dépression dans la coulisse obligeant à un effort inutile
pour la tirer. D'où l'idée d'ouvrir sur le 3ème
piston un orifice situé en face de la coulisse quand le piston
est en haut, orifice débouchant à l'air libre. On peut
alors facilement tirer la coulisse quand le piston est en haut.
Question :
"J'ai commencé la trompette
à 33 ans et aujourd'hui je pratique 3 à 4 heures par jour
et parfois plus si je compte les prestations le soir en orchestre.
Est-ce que je peux espérer à 43-44 ans jouer à un
très bon niveau, sachant que je ne suis pas professionnel mais
que je me comporte comme tel, au niveau de la rigueur du travail ?
Dois-je pratiquer davantage ? Quelle serait la fréquence
idéale de travail ?"
Réponse :
3 à 4 heures par jour, c'est plus que beaucoup de professionnels
de ma connaissance... (et beaucoup plus que moi, mais ce n'est pas une
référence !). Aucun doute, avec un tel
entraînement, vous pouvez aborder n'importe quelle œuvre,
à condition bien sûr que ce travail quotidien soit
organisé et raisonné. Il est recommandé de
travailler au moins une demi heure par jour pour conserver un niveau
convenable de musicien d'orchestre amateur, et jusqu'à plusieurs
heures par jour pour un soliste professionnel. Vous trouverez sur les
sites trumpet lessons et O.J's trumpet page (en anglais) une compilation des conseils de travail de quelques
trompettistes de haut niveau. Ils sont quelques fois contradictoires
dans le détail, mais globalement assez cohérents.
Walt Johnson recommande de travailler dur un jour sur deux, avec un
entraînement plus léger les autres jours, mais surtout de
ne pas interrompre l'entraînement : "one
day without practice and you will notice, two days without practice and
the other musicians will notice, three days without practice and
everyone will notice".
Enfin, pour les trompettistes avancés, il existe un excellent
recueil d'exercices journaliers qui promettent le maintient au meilleur
niveau avec une demi-heure de travail quotidien seulement : "30 minutes A Day" par Clint "Pops" McLaughlin.
Question :
"Entre 15 et 20 ans j'ai
participé à beaucoup de concours de solistes en y
remportant plusieurs premières places. Aujourd'hui lorsque je
joue avec mon brass band (classe excellence), je n'arrive plus à
avoir la même assurance et la même confiance en moi
qu'avant... je suis soumis à un trac important que je souhaite
maîtriser."
Réponse :
Votre problème est bien connu et assez fréquent chez les
trompettistes : c'est ce qui les conduisait autrefois à
consulter Pichaureau. Il est la conséquence d'une
réduction de la durée moyenne de travail journalier de
l'instrument. Pendant des années, vous avez travaillé
à fond tous les jours sans vous poser de questions sur
l'émission du son. Avec un rythme de travail moins intensif,
vous ne retrouvez plus automatiquement la configuration corporelle qui
vous permettait de jouer facilement, ce qui entraîne un manque de
confiance, lui même générateur
d'insécurité dans l'émission.
La solution passe par une reprise des bases de l'émission du son
en essayant de mémoriser les sensations qui correspondent
à un jeu facile sur toute la tessiture : quels sont les muscles
qui travaillent et ceux qui sont relaxés, que ressentez-vous au
niveau de la gorge, etc. Tout le travail a pour but de recréer
consciemment ces sensations avant d'attaquer une phrase musicale. Vous
verrez que ce n'est pas facile, mais on y arrive, et c'est beaucoup
plus sûr que de prendre des médicaments anti-trac type
beta-bloquants qui dégradent le tonus et la qualité
musicale.
Question :
"Je joue de la trompette en si
bémol depuis que j'ai débuté, il y a 10 ans.
L'année prochaine, je souhaite rentrer au conservatoire et j'ai
besoin de jouer en ut, l'adaptation est-elle difficile, la
manière de jouer change-t-elle beaucoup ?"
Réponse :
La trompette en ut est plus dure d'émission et plus fatigante
que la trompette en si bémol mais les attaques sont plus
sûres ; à part cela, la manière de jouer est la
même. Pour vous adapter en douceur, veillez au début
à jouer uniquement piano et sans essayer de monter trop haut
dans l'aigu.
Question :
"J'ai acheté une trompette, et je me suis aperçu que la gamme que j'avais apprise était "décalée" par rapport à la réalité, et que mon "Do" n'en était pas vraiment un, comme si toutes les notes étaient décalées d'un ton"
Réponse :
Vous avez acheté une trompette en si bémol, ce qui signifie que le "do" joué sans appuyer aucun piston est en fait un si bémol.
Comme pour beaucoup d'instruments à vent (saxophones, clarinettes, cors, tubas) qui sont construits dans diverses tonalités, l'usage est d'écrire les partitions transposées dans la tonalité de l'instrument, de façon à conserver la correspondance entre note écrite et doigté. Ainsi, un "La" écrit se jouera toujours avec le doigté 1+2, quelle que soit la tonalité de la trompette ; à l'écoute, ce "La" joué à la trompette en sib est un sol, à la trompette en mi bémol, c'est un do et à la piccolo en La, c'est un fa#. Seule la trompette en ut joue la note écrite à sa hauteur réelle.
Dans le cas de la trompette, il faut se rappeler que jusqu'au XIXe siècle, la trompette n'avait pas de pistons et ne pouvait jouer que les notes de l'accord parfait plus quelques autres. Les partitions indiquaient quelle coulisse de rechange utiliser sur la trompette pour jouer dans la tonalité requise (en Ré, en Mib, en Fa, etc.) et la note à jouer était indiquée relativement au fondamental, toujours noté Do par convention. Les trompettistes n'avaient donc pas besoin de savoir lire d'autres notes que Do Mi Sol Do Ré Mi ....
Question :
"Ne serait il pas mieux de jouer la trompette si bémol en son réel ? Plus précisément le la au second piston, le si bémol à vide, le do 1et3 ... "
Réponse :
Beaucoup de professeurs de cor ou de tuba classique (instruments en Fa) enseignent ainsi les doigtés en son réel pour ne pas fausser l'oreille des jeunes élèves. S'il n'existait pas d'autre trompette que la Si bémol, il serait possible de former les élèves ainsi, bien que la très grande majorité des partitions existantes soient transposées pour cette trompette. Mais un trompettiste doit aussi jouer de la trompette en Ut en orchestre symphonique et de la piccolo en La en orchestre baroque, et quelquefois aussi de la trompette en Mi bémol ou en Ré. Or la correspondance entre la note pensée et le doigté doit être fixe pour permettre la vélocité de jeu : imaginez vous en train d'apprendre autant de doigtés différents que de types d'instruments ! Les clarinettistes sont d'ailleurs dans la même situation, avec leurs instruments en Si bémol, en La et en Mi bémol.
Question :
"Quelle sont les différences (si elles existent) entre la trompette en Sib et celle en Ut en matière de sonorité, de souplesse de phrasé, d’intensité ... Les caractères éventuels de timbre entre les deux instruments ressortent-ils à l’orchestre ?"
Réponse :
Il n'y a pas beaucoup de différence. Pour une même note jouée, la trompette en Sib a un son plus riche, la trompette en Ut ayant souvent un son un peu trop "plat". Plus on prend une trompette aiguë, plus le son s'appauvrit car les résonances sont plus espacées en fréquence. En contrepartie, les attaques sont plus sûres puisque on risque moins d'attaquer par erreur sur une résonance voisine.
Si vous écoutez, par exemple, le concerto de Haydn joué à la trompette en si bémol par Timofei Dokshizer (http://www.youtube.com/watch?v=tLBeb8VhA88) et le comparez à un enregistrement moderne (presque toujours à la trompette en mi bémol), la différence est frappante.
Dans un orchestre symphonique, on choisit plutôt la trompette en Ut par commodité. Quelques fois, la Sib s'impose pour une question de tessiture s'il y a dans la partition des notes trop graves pour la trompette en Ut (par exemple dans la 7e symphonie de Dvorak). Mais il arrive qu'on prenne la Sib pour le son : ainsi, dans la 4e symphonie de Tchaïkovski, les appels de trompette sonnent bien mieux à la Sib qu'avec la trompette en Ut.
Question :
"Je joue du saxophone à un bon
niveau, et j'aimerais apprendre la trompette sans abandonner le saxo. Y
a-t-il une incompatibilité physiologique entre ces instruments ?"
Réponse :
On a des exemples de musiciens jouant du saxo et de la trompette. Le
plus célèbre est Benny Carter, qui a enregistré
quelques plages comme trompettiste dans les années 30 (sur
certaines, il joue alternativement des deux instruments). Plus
près de nous, Noël Chiboust, une figure du jazz
français des années 40, jouait des deux instruments. Plus
généralement, il est possible de jouer de la trompette et
d'un ou plusieurs autres instruments à vent, y compris les
cuivres tels que le cor, le trombone ou le tuba : ainsi David Guerrier
fait actuellement une carrière de soliste à la fois comme
trompettiste et comme corniste !
Question :
"Je cherche des conseils pour
travailler la résistance, car les lèvres se fatiguent
très vite ( j'ai bientôt 50 ans) et je ne puis plus
certains jours jouer plus de 5 minutes : après, la
sonorité devient pâteuse avec de "l'air dans le son", les
attaques incertaines et l'aigu impossible"
Réponse :
A 50 ans, on peut jouer des heures d'affilée si
l'entraînement quotidien est suffisant en qualité et
quantité. C'est ainsi que Adolph "Bud" Herseth a tenu la première trompette solo de l'orchestre de Chicago
jusqu'à l'âge de 80 ans. Il y a aussi Mike Vax,
jazzman octogénaire toujours à la tête de sa
section de cuivres. Évidemment, un musicien amateur ne peut pas
y consacrer trois heures par jour comme le font de grands solistes
professionnels, mais un minimum de une demi heure quotidienne est
indispensable. Il faut jouer piano, essayer d'avoir le son le plus
timbré possible avec le minimum de débit d'air.
Travailler la vélocité des doigts dans le registre grave
et médium pendant au moins un quart d'heure avant d'essayer de
dépasser le sol au dessus de la portée, par exemple avec
les études de Clarke.
Pour savoir comment travaillent de grands professionnels, voyez la page de Pete Estabrook.
Question :
"Après le contre-ut j'ai réellement l'impression qu'il y a "un mur" ... plus de son .... cette barrière me paraît insurmontable, je joue quasiment tous les jours
mais rien n'y fait. Je suis d'autant plus désespéré que je joue dans
un big band amateur où deux trompettistes envoient
sans difficultés des contre-sols avec un son et une puissance incroyables."
Réponse :
Le "mur" du contre-ut (et que certains rencontrent à partir du la aigu) est du au changement de régime vibratoire des lèvres qui est nécessaire pour aller dans l'aigu. Ce changement qui a été mis en évidence par Yoshikawa consiste à passer d'une vibration horizontale (buzz) à une vibration verticale due à l'effet Bernouilli. Or cette vibration verticale ne peut être déclenchée par les lèvres elles-mêmes : c'est l'air contenu dans la trompette qui la provoque en tant qu'effet secondaire. Il faut donc déclencher la vibration de l'air par un autre moyen, et c'est la turbulence dans l'embouchure qui va la créer, en injectant un filet d'air à grande vitesse dirigé vers le côté de la cuvette et non directement vers le grain (voir la page sur l'émission du son).
En résumé, pour produire des notes au dessus du contre ut, il faut envoyer ce filet d'air à grande vitesse en le focalisant à l'aide de la langue (arquée près du palais) et les lèvres (fermées quand vous posez l'embouchure), et en le dirigeant vers le bas si vous jouez avec l'embouchure placée principalement sur la lèvre inférieure, ou vers le haut si vous posez l'embouchure plutôt sur la lèvre supérieure.
Il n'est pas nécessaire de souffler fort. Au contraire, vous y arriverez plus facilement au début en jouant piano et avec peu d'air. Pour avoir la bonne position de la langue, entrainez vous en sifflant de plus en plus aigu, pratiquement les mêmes notes que vous voulez jouer. .
Question :
"Il me semble qu'il y a une contradiction dans l'article concernant le grain (dans choix d'une embouchure). Il est dit au début "un grain large fait monter la résonance propre de l'embouchure et facilite donc l'aigu" et un peu plus loin "Un grain étroit facilite l'aigu mais donne un son pincé". Lequel des grains large ou étroit facilite l'aigu ?"
Réponse :
Les deux raisonnements se tiennent :
1/ La fréquence propre de résonance de l'embouchure est déterminée comme celle d'un résonateur de Helmoltz, par le volume de la cavité et les caractéristiques géométriques de l'évent, en l'occurrence le grain : pour avoir une fréquence de résonance élevée, il faut un petit volume et un évent large et court.
2/ Mais un grain étroit fait monter l'impédance d'entrée de la colonne d'air, ce qui réduit la dissipation d'énergie, donc l'effort nécessaire au maintient de la vibration. Par ailleurs, un grain étroit réduit le couplage entre les colonnes d'air interne et externe, donc l'influence du contrôle physiologique du musicien sur la note émise.
En conclusion, un musicien entraîné à jouer avec une bonne configuration corporelle, habitué à retenir l'air et à ajuster sa résonance interne a intérêt à utiliser un grain large pour profiter de la résonance propre de l'embouchure, tandis qu'un musicien qui a tendance à "jouer sur la gueule" arrivera plus facilement à jouer dans l'aigu avec un grain étroit.
Question :
"Je suis débutant. Comment
arriver à passer du Sol au Do médium en liaison sans
"forcer le passage" en augmentant le débit d'air à
travers mes lèvres ?"
Réponse :
Le problème que vous décrivez est certainement le plus
répandu chez les trompettistes débutants, même
quelques fois après plusieurs années. Il faut apprendre
à faire passer la note supérieure uniquement par le
mouvement vertical de l'arc de la langue, en gardant une pression d'air
constante. Pour y parvenir, commencez par travailler le mouvement de la
langue sur des notes plus graves. Partez du Ré (pistons 1+3) et
essayez de passer au Sol sans changer de doigté ni la pression
d'air, en prononçant "Da---iii", la pointe de la langue restant
collée sur les dents du bas. Il faut faire cet exercice en
jouant piano et en mettant le moins d'air possible. La mâchoire
et les lèvres ne doivent pas bouger.
Ensuite, essayez de répéter ce passage de notes
Da---iii---aaa---iii---aaa---iii" etc. toujours uniquement avec la
langue, en essayant d'aller de plus en plus vite (prenez un
métronome, partez de 80 et augmentez progressivement le rythme).
Enfin, faites le même exercice sur Mib-Lab (2+3) puis Mi-La
(1+2), Fa-Sib (1), Fa#-Si (2) et vous arriverez ainsi au Sol-Do
à vide.
Question :
"Je n'arrive pas à jouer le Do
grave fondamental sur ma trompette. Quel est l'intérêt de
travailler les sons en dessous du Fa# grave et quels sont les
doigtés à utiliser ?"
Réponse :
Sur une trompette, les sons en dessous du Fa# grave (appelés
sons "pédale", sons "privilégiés" ou sons
"factices") ne correspondent à aucune résonance de
l'instrument, quel que soit le doigté. Ils ne peuvent donc
être obtenus que par une mise en vibration forcée par une
résonance du conduit respiratoire du musicien (sa colonne d'air
"interne" par opposition à la colonne d'air "externe" contenue
dans l'instrument). Le travail des sons pédale a pour but
d'habituer le trompettiste à ouvrir le larynx pour utiliser sa
colonne d'air interne (voir la page sur l'émission du son) ; on peut les travailler avec n'importe quelle position des
pistons.. Il est quelques fois utile de savoir jouer les notes
pédale dans certaines partitions d'orchestre symphonique
écrites pour cornet ou trompette en La, surtout si on joue la
trompette en Ut.
Pourquoi ne peut-on jouer facilement le Do grave fondamental à
vide de la trompette ? Comme expliqué sur la page "justesse",
les fréquences de résonance d'un tuyau dépendent
de sa forme et ne sont pas nécessairement les multiples entiers
d'un son fondamental. Ainsi, dans le cas de la trompette, le
fondamental théorique qui correspondrait aux notes jouables
"à vide" (c'est à dire Do-Sol-Do-Mi-Sol-(Sib)-Do etc.
pour la trompette en Ut) n'est pas une résonance du tuyau, mais
au contraire une anti-résonance, c'est à dire un minimum
d'impédance et non un maximum. On le voit bien sur les courbes
de Benade (voir la figure 9). En fait, la résonance grave de la trompette est une quarte en dessous, sur le Sol (le Fa pour la trompette en Sib).
Le bugle a une forme de perce différente, conique sur sa plus
grande partie, et sort facilement le "fondamental", comme tous les
saxhorns. Cette propriété a d'ailleurs été
longtemps mise à profit dans le petit tuba à six pistons,
qui était joué en France jusqu'au milieu du siècle
dernier, avant d'être remplacé par le contre-tuba dans
tous les orchestres.
Vous trouverez plus d'information sur l'acoustique des sons pédale sur cette page ainsi que sur cet article qui étudie les mécanismes de couplage entre la colonne d'air interne et la colonne d'air externe.
Question :
"J'ai besoin de jouer, en Sib, une partition dont la note la plus basse est un Mi en-dessous du Fa# grave.
Y-a-t-il une technique pour y parvenir ?"
Réponse :
Le problème que vous posez est bien connu des trompettistes
d'orchestre symphonique, par exemple dans les suites de "Carmen" de
Bizet, écrites pour cornet en La. Il y a quatre
possibilités :
- ne pas jouer cette note
- la jouer à l'octave supérieure (pas terrible)
- baisser la note avec les lèvres et la colonne d'air à
partir du doigté 1+2+3 en tirant toutes les coulisses mobiles
- tirer en plus la coulisse d'accord pour mettre la trompette en La (si elle est assez longue)
Les trompettistes les plus expérimentés appliquent la
3ème solution. Personnellement, je tire la coulisse d'accord
pour jouer le passage incriminé et je la rentre dès que
je peux le faire.
Question :
"J'ai essayé une trompette
à palettes, et je n'ai pas trouvé de position confortable
pour la tenir. Quelle est la bonne position pour en jouer ?"
Réponse :
La
trompette à palettes est normalement tenue comme le montre la
photo ci-contre par la plupart des instrumentistes allemands ou
autrichiens. Le pouce gauche peut ainsi actionner le bouton-poussoir
qui allonge la troisième coulisse pour le Ré et le Do#
graves. Inconvénients : il faut serrer la main gauche assez
fermement, ce qui fatigue à la longue, et surtout le contact des
doigts de la main gauche attaque le vernis sur le pavillon, comme le montre la photo ci-dessous.
J'ai donc adopté une tenue différente, plaçant la
main gauche plus bas comme le montre la photo ci-dessous à
gauche. Le poids de l'instrument repose sur la main gauche qui n'a pas
besoin de se crisper sur l'instrument pour le maintenir dans la
position de jeu. Évidemment, le bouton-poussoir d'accord de la
3ème coulisse n'est plus
accessible dans cette position. C'est pourquoi j'ai fixé sur la
tige du poussoir un petit bout de tube en laiton recourbé qui me
permet d'actionner la coulisse mobile avec le pouce gauche par
en-dessous comme le montre la photo ci-dessous :
Question :
"Je suis gaucher. Peut on jouer de la main gauche avec un
instrument qui ne soit pas sur mesure ?"
"Je souhaiterais savoir si la pratique de la trompette est compatible
avec mon handicap, c'est à dire savoir s'il est possible de
tenir l'instrument d'une main et le reposer sur l'autre avant bras."
Réponse :
Il n'existe pas de trompette spécialement conçue pour
jouer de la main gauche, mais on peut jouer de la trompette à
pistons normale de la main gauche (la trompette à palettes est
exclue). Mais vous pouvez aussi apprendre à jouer de la main droite ; après tout, les cornistes, qui sont droitiers en majorité, jouent bien de leur instrument de la main gauche. On peut aussi jouer d'une seule main en cas de handicap. Évidemment, la tenue n'est pas
confortable, mais il y a des trompettistes de bon niveau qui jouent
ainsi : voyez le cornettiste virtuose James Burke ou le trompettiste de jazz Wingy Manone.
Toutefois, jouer d'une seule main est
fatigant et gêne la vélocité de jeu. Il est donc
préférable si c'est possible d'utiliser l'autre
avant-bras pour soutenir le poids de l'instrument (environ 1,3 kg), en
faisant fabriquer éventuellement un manchon en cuir fixé
sur l'instrument par une bande velcro pour plus de confort et pour
pouvoir lâcher momentanément la main qui joue quand il
faut mettre une sourdine. Si ce n'est pas possible, il y a une autre
solution : le support Shulman System qui soulage du poids de l'instrument et favorise la vélocité de jeu.
Si vous n'avez qu'une seule main valide, il faudra aussi travailler sérieusement la colonne d'air pour
apprendre à corriger les ré et do# graves par la
résonance interne du conduit respiratoire, puisque vous ne
pourrez pas utiliser la coulisse mobile, mais avec une trompette en sib
de bonne fabrication la correction est assez facile, surtout si vous
jouez avec une embouchure à grain large.
Question :
"Je dois faire réaligner mes
dents par un orthodontiste. Est-ce que je pourrai continuer à
jouer de la trompette avec un appareil dentaire ?"
Réponse :
On peut jouer de la trompette au plus haut niveau quel que soit l'état des dents comme le montre l'histoire de Louis Maggio.
Il faut apprendre à injecter dans l'embouchure un filet d'air
à la bonne vitesse et dans la bonne direction pour
déclencher la vibration sonore ; il n'est pas nécessaire
d'appuyer fortement sur les dents quand on maîtrise
l'émission du son.
Porter un appareil pour redresser les dents n'empêche pas de
jouer, mais il faut réapprendre certaines choses pour produire
un son de qualité. Vous trouverez des explications
détaillées sur cette page (en anglais). En bref, le travail conseillé consiste en une
rééducation progressive de l'émission du son pour
réduire la force d'appui sur les lèvres jusqu'au minimum
nécessaire pour empêcher les fuites d'air autour de
l'embouchure. J'ai un élève qui joue avec un appareil
dentaire, et qui progresse bien, mais j'ai aussi une
élève qui n'a pas voulu faire le travail d'adaptation
nécessaire et qui a abandonné la trompette. C'est donc
une question de volonté et de méthode.
On peut aussi adapter une protection amovible entre l'appareil et les lèvres, telle que le Braceguard*,
mais je ne sais pas si ce type de protection est disponible en France :
demandez à votre orthodontiste. Vous pouvez aussi commander le
modèle Jet-Tone pour 10 $ chez Woodwind & Brasswind (USA)
Question :
"Pourriez-vous donner des
références d'ouvrages, ou des adresses de sites traitant
du rôle de l'ouverture du larynx dans l'émission du son ?"
Réponse :
On trouve de nombreux ouvrages et sites web qui traitent de cette
question dans le cadre de la technique vocale du chant classique, mais
je n'en ai trouvé aucun (en français) qui en parle dans
le cadre de l'émission du son d'un instrument à vent. Or
cette technique s'applique aussi bien au hautbois, à la
flûte ou à la clarinette qu'aux cuivres. Il semble que les
professeurs de hautbois enseignent généralement cette
technique, alors que les professeurs de trompette l'ignorent en
majorité, même s'ils ont la chance de l'utiliser
inconsciemment. (lire l'article écrit par le professeur Arthur H. Benade en 1986).
Question :
"Commentaire sur la justesse : cette
simplification semble montrer qu'une trompette c'est simple et que la
construire "juste" c'est aujourd'hui facile. Dans l'exemple que vous
citez, si le mi aigu est juste et le ré grave aussi, ce n'est
qu'au détriment d'autres notes... en effet, la trompette est un
ensemble de paramètres qui interagissent entre eux. Agir sur
l'un ce fait au détriment d'un autre.
Le mi est une harmonique basse voulue. C'est le meilleur compromis. Le
ré grave ne peut qu'être haut puisque chaque coulisse de
chaque piston a la longueur nécessaire pour abaisser la note
émise par le tube principal, (c'est à dire sans piston
encore appeler "à vide", comme lorsque l'on fait un do, un sol,
etc...) respectivement d'un ton (c'est le premier piston), d'un
demi-ton (le second piston), et d'un ton et demi (c'est le
troisième piston). En combinant les premier et troisième
pistons, nous ne pourrons jamais être juste. En effet, si le tube
à vide est allongé de la longueur du troisième
piston, en usant du premier piston (prévu pour baisser d'un ton
le tube à vide), nous ne baissons dans ce cas moins d'un ton le
tuyau formé du tube principal et du troisième piston...
Si la combinaison des pistons "1 et 3" est juste c'est au détriment d'autres notes."
Réponse :
La longueur des coulisses n'est pas le seul paramètre, les
variations de diamètre ont autant d'influence sur les
fréquences de résonance.
On peut essayer de le démontrer de façon intuitive. Le
schéma ci dessous représente une portion de tuyau sonore
cylindrique. Pour l'une des résonance du tuyau, nous aurons une
distribution régulière des nœuds et ventres de
pression comme ci-dessous :
Mais pour une autre fréquence de
résonance du tuyau pour laquelle la distribution des pressions
est différente, avec une pression constante en b' et des masses d'air oscillantes en a' et c',
la restriction de diamètre du tuyau n'a pratiquement pas
d'influence et la fréquence sera donc pratiquement
inchangée.
On voit donc qu'il est possible de modifier un tuyau pour corriger une
de ses fréquences de résonance sans affecter les autres.
Ainsi, par exemple, on peut rendre juste le "mi" à vide d'une
trompette sans modifier le "do" ni le "sol" en réduisant le diamètre de la branche d'une fraction de millimètre à environ 25 cm de l'embouchure sur environ un centimètre de longueur. Malheureusement, pour la trompette en ut à pistons, cet endroit se trouve sur la coulisse d'accord et ne peut être corrigé facilement, sauf avec une branche "inversée" ou une coulisse d'accord conique.
Une trompette sera considérée comme juste si les
écarts de justesse pour les doigtés usuels sur toute
l'étendue de l'instrument ne dépassent pas un savart
(voir ci-dessous la définition du savart). Pour rendre une
trompette juste, le plus difficile est évidemment de trouver les
endroits à modifier pour corriger une note sans changer les
autres. C'est ce que Renold Schilke a recherché empiriquement
pendant des années, et finalement, il a concentré les
modifications de diamètre sur la branche d'embouchure, ce qui
parait logique puisque les ondes de pression pour chaque note ont
toutes pour origine le grain de l'embouchure : le premier nœud de
pression de chaque note ne peut être un nœud de pression
pour une autre note (du moins sur la première octave) puisque
les longueurs d'onde sont différentes. Richard Smith a
démontré en 1976 qu'il est effectivement possible de
corriger la justesse en agissant sur la branche d'embouchure tout en
soulignant les limites d'une telle correction qui, si elle est totale,
affecte le timbre et le rendement de l'instrument. C'est pourquoi
certains facteurs d'instruments préfèrent garder un "mi"
à vide un peu bas pour préserver la richesse de timbre.
Enfin le logiciel de Paul Anglmayer ou le logiciel Tutt permet de trouver les endroits
à corriger, la valeur et la longueur des corrections de
diamètre à apporter. De même, Clive Blackburn, Bob
Malone et Gene Pilczuk aux États Unis ont construit
empiriquement des branches d'embouchure qui assurent une bonne justesse
sur toute la gamme, et qui rendent inutile de tirer la coulisse du
3ème piston sur le ré grave. Enfin, depuis 2015, Jérôme Wiss construit dans son atelier de Compiègne des trompettes dont la perce a été calculée par ordinateur sur toute sa longueur, y compris les coulisses, pour obtenir la justesse sur toute la gamme et tous les doigtés.
En revanche, Bach a construit des trompettes en ut dont la branche
d'embouchure est simplement une branche de trompette en si bémol
tronquée. Il n'est pas étonnant dans ces conditions que
ces trompettes Bach en ut soient fausses ; la branche 25H (une branche
standard 25C modifiée à la demande de Adolph Herseth)
n'apporte pas la justesse mais donne seulement une plus grande latitude
de correction avec les lèvres en réduisant
l'impédance d'entrée. Toutefois, il semble que les Bach
en ut les plus récentes aient progressé sur ce plan, ce
qui laisserait penser que les branches d'embouchures ont
été améliorées.
Notons pour finir, que l'idée de corriger une note sans changer
les autres n'est pas nouvelle : sur les dernières trompettes
naturelles, on trouvait une ou deux clés permettant d'ouvrir un
trou et donc de forcer l'emplacement d'un nœud de pression
(puisque au niveau du trou, la pression est celle de l'air ambiant). On
corrigeait ainsi la 7ème résonance, le fameux "fa# du cor
de chasse". Certaines trompettes à palettes modernes ont
conservé ce système pour le registre aigu, avec les clés dites "viennoises" qui corrigent la justesse et facilitent l'émission de certaines notes.
Question :
"Quelle est l'étendue pratique de la trompette et comment mesure-t-on la justesse ?"
Réponse :
La tessiture utile de la trompette en ut, que devraient respecter les
compositeurs, va du Fa#3 (environ 185 Hz) au Ré6 (environ 1175
Hz), mais certains trompettistes peuvent jouer de façon fiable
au-dessus du Ré6 ou descendre au Fa3 en tirant les deux
coulisses. Pour la trompette en si bémol, l'étendue
démarre un ton plus bas (Mi3, environ 165 Hz) mais il est admis
d'écrire plus haut dans l'aigu, jusqu'au Fa6 (noté Sol
pour la trompette en si bémol), dans les arrangements de jazz.
La plus haute note écrite dans un concerto classique est le La6
(1760 Hz) dans le concerto de Michael Haydn, qui nécessite la
trompette piccolo.
Il existe plusieurs unités de mesure des écarts de
hauteur, qui sont des rapports de fréquence. Pour mémoire
l'octave est un rapport 2, le demi-ton tempéré un rapport
de 21/12 soit environ 1,0595, le comma un rapport de 81/80 soit 1,0125, le savart un rapport de 101/1000 soit environ 1,00231 et le cent 1/100ème de demi-ton tempéré ( 21/1200 ) soit environ 1,000578. En pratique, on admet l'équivalence 1 demi-ton = 5 commas = 25 savarts = 100 cents.
Le comma (20 cents) est considéré comme le plus petit
intervalle perceptible dans une mélodie ; en fait, un instrument
soliste non accompagné peut s'écarter jusqu'à 15
cents de la gamme tempérée sans être perçu
comme faux. En revanche, s'il joue avec d'autres instruments,
l'écart de justesse maximal admissible est réduit, de
l'ordre du savart (4 cents) ; dans un unisson à deux
instruments, l'écart admissible est encore plus réduit,
de l'ordre du cent, mais si plus de deux instruments jouent à
l'unisson, on tolère le savart. La trompette ayant pour vocation
de jouer dans un ensemble pose donc un problème de justesse
évident que le musicien doit pouvoir corriger en permanence.
Question :
"Quels sont les doigtés de la trompette ? et les trompettes à quatre pistons ?"
Réponse :
La table des doigtés de la trompette est à cette page. Bien que la grande majorité des trompettes, bugles et
cornets soient équipés de trois pistons, il existe des
instruments à quatre pistons : la trompette piccolo en Si
bémol et La, certaines trompettes en Mi bémol (Schilke,
Yamaha, B&S, etc.), certains bugles (Courtois, Getzen, etc.) et
quelques autres instruments peu courants.
Les instruments à 4 pistons (trompettes ou saxhorns) sont en
général construits de la façon suivante :
- les 3 premiers pistons sont identiques à ceux des instruments
à 3 pistons, abaissant la note respectivement de 1 ton, ½
ton et 1 ton ½ (voir les doigtés des notes)
- le 4ème piston baisse de 2 tons ½, équivalant en théorie à la combinaison 1+3.
En fait, pour respecter les proportions par rapport à la
longueur du tube quand plusieurs pistons sont enfoncés
simultanément, la longueur des coulisses mises en jeu par les
pistons n'est pas exactement dans les rapports indiqués
ci-dessus. Ainsi, le 3ème piston allonge le tube un peu plus que
la combinaison 1+2 car le 3ème piston n'est pas conçu
pour être utilisé seul. De même, le 4ème
piston, quand il existe, allonge plus le tube que la combinaison 1+3.
Ainsi les doigtés exacts sont, pour une trompette correctement
construite :
Pour baisser de : | Doigté à utiliser : | Notes obtenues : |
- rien - | doigté "à vide", aucun piston appuyé | do sol do mi sol (sib) do ... |
½ ton | 2 | si fa# si ré# fa# (la) si ... |
1 ton | 1 | sib fa sib ré fa (lab) sib ... |
1 ton ½ |
1+2 en tirant la 1ère coulisse de 4 mm
ou en corrigeant avec les lèvres |
la mi la do# mi (sol) la ... |
2 tons | 2+3 | lab mib lab do mib (solb) lab ... |
2 tons ½ |
1+3 en tirant la 3ème coulisse de 6 mm
ou 4 seul, mais c'est légèrement bas |
sol ré sol si ré (fa) sol ... |
3 tons |
1+2+3 en tirant la 3ème coulisse de 1,8 cm
ou 4+2 |
fa# do# fa# la# do# (mi) fa# ... |
3 tons ½ | 4+1 en baissant avec les lèvres | fa do fa la do (mib) fa ... |
4 tons | 4+3 en baissant avec les lèvres | mi si mi sol# si (ré) mi ... |
Les notes indiquées en gras correspondent aux
doigtés usuels, notés en "do" écrit quelle que
soit la tonalité réelle de la trompette ; les notes trop
basses pour être utilisées sont entre parenthèses.
Les combinaisons 4+3+2, 4+3+1 et 4+1+2+3 sont difficilement utilisables
car la correction de justesse à apporter avec les lèvres
est trop importante (je parle de "correction avec les lèvres"
pour employer une expression courante, alors qu'en
réalité, on doit corriger avec sa colonne d'air interne
; notez aussi que sur les meilleures trompettes professionnelles
modernes en si bémol, des corrections de perce permettent de ne
pas tirer de coulisse dans les doigtés 1+2 et 1+3 (voir le paragraphe précédent)).
Le 4ème piston permet donc d'étendre la tessiture dans le
grave, mais pas autant qu'on pourrait le croire car les notes les plus
graves sont irrémédiablement trop hautes. C'est pourquoi
certains saxhorns et tubas sont construits avec 5 voire 6 pistons dont
les combinaisons permettent de retrouver la justesse. Une autre
solution utilisée pour certains saxhorns (euphoniums et tubas en
mi bémol) est dite "à compensation" : l'abaissement
simultané de deux pistons met en jeu non seulement leurs
coulisses habituelles mais en plus des petites coulisses
supplémentaires assurant la correction de justesse. Ces
instruments à 4 pistons sont donc justes sur toute la gamme sans
avoir besoin de coulisse mobile, mais au prix d'une complexité
de construction coûteuse. Cette solution n'est pas applicable
à la trompette car les petites coulisses supplémentaires
qui seraient nécessaires seraient trop courtes. Notez enfin que
ces doigtés ne sont pas valables pour les anciens saxhorns et
tubas français dits "à doigté ministériel",
dont le 3ème piston seul baisse de 2 tons (comme le saxhorn
basse que tient Audrey Tautou dans "un long dimanche de
fiançailles").
Ces doigtés ne sont pas non plus valables si le 4ème piston abaisse de trois tons et demi comme le propose Alain Koster avec son système de quatrième piston amovible qui revendique une meilleur justesse globale que le système standard.
Question :
"Quel est l'intérêt d'une branche inversée sur la coulisse d'accord ?"
Réponse :
La branche inversée a deux avantages :
- une meilleure continuité interne et une plus grande longueur
de branche d'embouchure permettent de mieux maîtriser la justesse
(à condition, bien sûr, que le concepteur de la trompette
ait profité de cette possibilité, comme Schilke, Yamaha,
ou Courtois). Cet avantage est important pour la trompette en ut, dont
la branche d'embouchure non inversée est souvent trop courte
pour obtenir la justesse, mais malheureusement, on trouve peu de
trompettes en ut à branche inversée, peut-être
à cause de la difficulté d'y placer le crochet de
petit-doigt, comme on le voit sur la photo ci-contre d'une Kanstul 1510
en ut.
- on peut nettoyer complètement la branche d'embouchure avec un écouvillon avant de ranger l'instrument.
Elle a deux inconvénients :
- le corps de l'instrument est moins rigide puisqu'il n'y a pas
d'entretoise, d'où une plus grande fragilité (surtout en
sib),
- un moins bon rendement énergétique à cause des pertes par vibration.
Finalement, les avantages l'emportent nettement pour la trompette en
ut, mais pour la trompette en sib, ce n'est pas évident.
Certains disent que "le son circule mieux puisque le tube mâle
entre dans le tube femelle dans le sens de passage de l'air" ou que "il
y a moins de fuites puisque l'air circule dans le sens de
l'emmanchement". Ce sont bien sûr des fariboles : il y a
très peu de circulation d'air dans une trompette, et les ondes
stationnaires qui produisent le son pourraient être
déclenchées aussi bien à partir du pavillon que de
l'embouchure !
Question :
"Que penser des trompettes de poche ?
quels sont les modèles de bonne qualité ? Et la trompette
à coulisse ?"
Réponse :
Il est difficile de trouver une bonne trompette de poche. Celles qu'on trouve
le plus souvent en France sont du bas de gamme Jupiter ou Amati : avec un pavillon de très petit diamètre, le son est assez désagréable. Heureusement on trouve maintenant des trompettes de poche munies d'un pavillon de diamètre normal bien plus agréables à jouer. Certains professeurs les font acheter aux parents des
très jeunes débutants, qui ne pourraient pas tenir une
trompette normale. On en vend aussi à des amateurs qui veulent
emporter en vacances une trompette peu encombrante dans leurs bagages.
Pour ces types d'usage, autant acheter un cornet, qui est à
peine plus encombrant et permet d'aborder un autre répertoire.
Quant à la trompette à coulisse, c'est un instrument
très difficile à jouer juste (bien plus difficile que le
trombone, du fait de la faible course de la coulisse). On l'utilise
quelques fois (rarement) dans des quatuors de cuivres, en tant que
trombone soprano. Il en existe un modèle chez Jupiter, pas cher
et de qualité suffisante pour un usage occasionnel.
Question :
"N'en déplaise aux snobs de
tout poil, les trompettes "chinoises" (Roy Benson ou autres) ne sont
nullement injouables. Bach, Courtois fabriquent également de
bons instruments en Chine et ils sont vendus moins de 300 €. On
peut le regretter pour les grandes marques mais la
réalité est là : pour un trompettiste amateur qui
n'a pas d'ambitions, et de porte-monnaie, démesurés, une
trompette "bas de gamme" est un choix qui se défend. Je suis en
revanche d'accord sur le fait de ne pas acheter sur internet ce genre
d'instrument qui doit être essayé car la qualité
n'est pas homogène, notamment le pistonnage"
Réponse :
C'est vrai que ces instruments ne sont pas tous injouables. Mais :
- la trompette est dure à jouer pour un débutant, et ce
n'est pas la peine d'en rajouter avec un instrument trop
médiocre. Des parents d'élèves croient faire une
bonne affaire en offrant un de ces instruments à leur enfant,
sans se rendre compte du risque que l'enfant s'en dégoûte
et laisse tomber la musique dès qu'il le pourra.
- même si vous tombez par chance sur un exemplaire pas trop
difficile d'émission, les pistons vont rapidement poser des
problèmes, et ne parlons pas de justesse ...
Cela dit, depuis un an ou deux, certains fabricants chinois arrivent à maîtriser la
qualité, comme l'ont fait Jupiter à Taiwan
ou Weril au Brésil, et depuis 2006 pratiquement tous les instruments d'étude de grande marque sont fabriqués en Chine ...
Question :
"Que penser de l'adaptation d'une trompette professionnelle en ut pour jouer en sib ? L'inverse est-il possible ?"
Réponse :
De grandes marques de trompettes (Bach, Selmer, Courtois entre autres )
proposent des ensembles de coulisses permettant de convertir leurs
modèles professionnels de Ut à Sib. Il ne faut pas se
faire d'illusion, l'instrument obtenu n'offre qu'une médiocre
réponse et souffre de défauts de justesse car la branche
d'embouchure reste celle d'une trompette en ut. Pour une utilisation
très occasionnelle, on peut admettre cette adaptation qui
coûte quand même autour de 200 €, mais pour jouer
régulièrement en Sib, même une trompette
d'étude est préférable.
Quant à transformer une trompette Sib en trompette en Ut, vous
pouvez bien sûr essayer de retirer 15 cm de tube avec une bonne
scie à métaux ...
Question :
"Certaines trompettes s'oxydent de l'intérieur (et ensuite de l'extérieur). Quelle en est la cause ?"
Réponse :
Le laiton est un alliage résistant à la corrosion si la
proportion de zinc est inférieure à 15% (gold brass ou
red brass). Sinon, soumis au contact de divers produits (gaz carbonique
dissout dans la vapeur d'eau du souffle du musicien, enzymes et
sels alcalins contenus dans la salive) il se produit un
phénomène de "dézincification" qui rend l'alliage
poreux et se propage jusqu'à traverser la paroi du tube. Quand
des points rouges apparaissent sur la branche d'embouchure sous le
vernis, c'est trop tard, la corrosion a traversé. Dans la
marine, on évite ce phénomène en ajoutant 1%
d'étain et des traces d'antimoine ou d'arsenic à
l'alliage du laiton. Certaines trompettes sont proposées avec
des branches d'embouchure en gold brass ou en maillechort qui
résistent mieux à la corrosion, mais le mieux est de
nettoyer l'intérieur de la branche d'embouchure après
chaque usage avant de ranger la trompette.
Question :
"Certains prétendent "faire", "ouvrir", un instrument neuf.
Autrement dit, un signal de quelques centaines de Hz peut-il modifier une structure atomique métallique ??!!"
Réponse :
J'ai effectivement déjà entendu des tubistes dire qu'il
fallait "ouvrir" un instrument neuf. On peut tenter une explication
scientifique de ce phénomène qui parait réel et
non subjectif, mais l'explication suivante n'est qu'une
hypothèse qui reste à vérifier par des mesures
expérimentales.
On sait que les propriétés physiques d'un métal
peuvent changer selon la façon dont il est mis en forme. Le
martelage utilisé pour former le pavillon écrouit le
métal et le rend plus raide, tandis que le recuit le rend plus
ductile.
Dans un instrument en cuivre, le métal vibre, mais pas de
façon uniforme. L'emplacement des nœuds et les ventres de
vibration dépend de la fréquence et est influencé
par la raideur du métal. C'est pour cette raison que les
pavillons des trompettes professionnelles, qui sont mis en forme par
martelage, sont ensuite recuits en certains endroits bien précis
pour que la distribution des nœuds de vibration sur leur surface se fasse selon un plan optimisé en fonction du timbre recherché.
Mais la vibration du métal elle-même modifie cette
distribution. On sait qu'un fil de cuivre devient cassant par
écrouissage quand on le plie et le replie plusieurs fois au
même endroit. De même, jouer longtemps certaines notes sur
un instrument peut produire la même transformation qu'un
martelage aux emplacements des nœuds de vibration du pavillon
pour cette note. En augmentant la raideur du métal aux
fréquences de résonance excitées par la note
jouée, les pertes par rayonnement de la paroi s'amenuisent et
l'instrument répond mieux pour cette note, comme l'a
montré B Ninob .
C'est pourquoi il n'est pas absurde de dire qu'un instrument neuf
devient meilleur s'il est joué par un bon musicien (c'est
à dire un musicien qui joue juste).
Question :
"A quelle époque sont apparues
les premières trompettes à palettes et qui a
inventé ce système ? et pour les pistons ?"
Réponse :
Friedrich Blühmel (1777 - 1845) fit les premiers essais de valves
rotatives en 1811-1812, tandis qu'au même moment Heinrich
Stölzel (1777 - 1844) travaillait à son système de
pistons, mais c'est Stölzel qui produisit le premier cor à
palettes en 1814. Blühmel ayant revendiqué
l'antériorité, Stölzel lui versa une
indemnité et les deux inventeurs décidèrent de
s'associer pour améliorer ensemble le système, et
déposèrent conjointement le brevet en 1818. La
première trompette à valves rotatives apparut en 1819,
mais le système actuel résulte d'améliorations
apportées par Joseph Reidel en 1835 puis par Ignatz Stowasser en
1843. Dès cette époque, la trompette à palettes
(en Fa) est utilisée dans l'orchestre symphonique en Allemagne
et Schumann écrit ses partitions pour "Ventil-Trompete in F".
Le système à pistons doit sa forme actuelle à
Étienne-François Périnet qui en déposa le
brevet à Paris en 1829 après qu'une demi douzaine
d'inventeurs aient essayé d'améliorer le système
de pistons de Stölzel, et les premiers cornets à pistons
semblent avoir été fabriqués par Jean-Louis
Antoine-Halary (1788 - 1861) en 1831 à Paris. La trompette
à pistons arriva plus tard, en raison de la réticence des
musiciens français à abandonner la trompette naturelle
pour l'orchestre symphonique. Les premières trompettes à
pistons sont en fa, comme la trompette naturelle, mais avec le
succès du cornet à pistons, la trompette en si
bémol remplace la trompette en fa à la fin du
siècle (sauf en France, où c'est la trompette en ut qui
s'impose), quand Besson sort en 1880 la première trompette
à pistons moderne, dont se sont inspiré depuis tous les
facteurs d'instruments en France et aux États-Unis.
Les deux systèmes sont donc nés simultanément, et
chaque pays développa une gamme d'instrument sur l'un ou
l'autre. Aux États-Unis, les premiers cornets, fabriqués
jusqu'à la fin du 19ème siècle, étaient
à valves rotatives, mais au début du 20ème
siècle, tous le fabricants américains adoptèrent
le système à pistons Péri net. Le système
à palettes et valves rotatives resta dominant de l'Europe
centrale à la Russie, incluant l'Italie du nord, tandis que le
reste du monde adoptait les pistons.
Pour en savoir plus, allez sur le site "The cornet compendium" (en anglais)
Question :
"Je joue dans un big band, et
l'endurance est indispensable lorsque l'on fait les premières
parties, mais le son doit rester, à mon goût, assez rond
et velouté lorsque l'on doit s'adonner à quelque chorus
de swing. Je suis équipé d'une trompette COURTOIS 220
UT/Sib de la fin des années 70. Tout comme vous l'avez
signalé j'ai toujours eu beaucoup de mal à m'accorder, a
tel point que j'ai du abandonner l'idée de jouer en Sib.
Évidemment j'ai toujours transposé les parties,
écrites en Sib. Le plus ennuyeux et que j'ai toujours
"chorussé" en Ut (j'"entends" bien mieux en Ut). Malgré
un entretien rigoureux, ma trompette est en train de devenir de plus en
plus fausse et j'ai beaucoup de mal a accorder toutes les notes, de
plus mon embouchure est elle aussi usée. Alors je viens demander
conseil pour l'achat de ma prochaine trompette, je ne sais pas si je
dois me remettre en question en jouant en sib ou si l'achat d'une
trompette Ut/Sib serait le meilleur compromis."
Réponse :
Pour avoir un son rond et de l'endurance sur la partie de 1ère
trompette, le mieux est évidemment une trompette en si
bémol avec perce ML, lourde (si vous jouez sans ampli) et
à haute impédance. (voyez mon choix personnel ici).
Le problème est que ayant joué pendant 20 ans en ut, il
vous serait sûrement difficile de retrouver la liberté
d'improvisation en si bémol. Mais la trompette en ut
présente de gros inconvénients pour ce type d'utilisation
: le son est trop clair, elle est plus fatigante et l'accord au sein
d'une formation où tout le monde joue en si bémol n'est
pas facile, voire impossible avec une trompette en ut/sib
d'étude.
Si vous voulez cependant rester en ut, il vous faut a priori une
trompette lourde et à perce ML pour l'endurance. Il faut choisir
l'instrument d'abord en fonction du son recherché. Les Courtois
en ut des années 70 (en particulier la série "à
colonne d'air directe") avaient un son très sombre. Un pavillon
en cuivre rouge, proposé en option par plusieurs fabricants,
pourrait peut-être apporter le timbre que vous cherchez. Vous
devrez aller à Paris essayer différents modèles de
différentes marques dans un des quatre ou cinq magasins
disposant d'un réel choix en stock. Dans tous les cas, faites le
test du mi à vide comparé au mi avec les pistons 1 et 2 :
il ne doit pas y avoir de différence notoire, et la
différence doit pouvoir se corriger sans effort avec les
lèvres. Faites attention aussi au timbre et à la
façon dont l'instrument "projette" le son : certains instruments
"passent" sans effort au dessus de l'orchestre alors que d'autres n'y
arrivent pas même en jouant très fort ! Au bout de deux
heures, avec l'un vous pouvez encore sortir un chorus alors qu'avec
l'autre il n'en est plus question.
Question :
Comment fabrique-t-on une trompette ?
Réponse :
Cette video montre comment est fabriqué le pavillon. Voici une autre page qui devrait satisfaire votre curiosité. Les photos ont
été prises dans les ateliers de Kanstul en Californie,
qui fabrique des instruments sous sa propre marque, mais aussi pour
plusieurs autres ("Zeus" est une marque de distributeur qui est
appliquée sur des instruments de diverses provenances ; les
trompettes professionnelles de cette marque étaient faites
auparavant par Blessing à Elkhart). Notez la technique de
cintrage du tube avec de la glace ; d'autres fabricants utilisent la
méthode traditionnelle du plomb fondu, comme on le faisait au 18ème siècle pour les trompettes naturelles. Voici aussi un fabricant de trompettes naturelles qui présente la réalisation du pavillon.
Si vous trouvez d'autres pages décrivant la fabrication, envoyez moi les adresses !
Question :
On vient de voler ma trompette. Que dois-je faire ?
Réponse :
D'abord déposer une plainte au commissariat en indiquant le
modèle exact et le numéro de série (donc, notez
les dès maintenant en un endroit sûr si vous n'avez pas
conservé la facture d'achat, qu'il ne faut surtout pas laisser
dans l'étui de l'instrument !). Vérifiez si vous avez une
assurance personnelle qui couvre ce vol ou, si le vol a
été commis lors d'un concert ou d'une
répétition, essayez de faire jouer l'assurance de
l'organisateur. Signalez le vol aux principaux magasins qui revendent des instruments d'occasion (en leur précisant le
modèle et le numéro de série). En particulier, signalez le vol sur le site de Feeling Musique qui offre une service de recherche d'instruments perdus ou volés par leur numéro de série. Enfin, passez des annonces sur le web, soit pour signaler le vol, soit en prétendant
vouloir acheter un instrument d'occasion du même type et en
espérant que le voleur vous contactera...
Question :
Pourquoi y a-t-il si peu de femmes chez les trompettistes ?
Réponse :
Il n'y a aucune raison d'ordre physiologique. C'est sans doute un vieux
préjugé qui conduit les parents de jeunes enfants
à diriger les filles vers les instruments "bien
élevés" comme le violon et le piano, alors que les
cuivres sont réputés indisciplinés, aimant boire
et faire la fête...
Dans les orchestres symphoniques, ces traditions sont solidement
ancrées : peu de contact entre les joueurs de cordes et les
pupitres de vents, et parmi ceux-ci, les cuivres sont conformes
à leur réputation. Mais les choses changent petit
à petit : on voit arriver de plus en plus de filles dans les
classes de trompette ; aux États Unis, la proportion de filles
semble importante au niveau scolaire, mais le passage au
professionnalisme semble là aussi se heurter aux
préjugés, au point qu'il existe une association de femmes jouant des cuivres.
Et d'ailleurs, un des meilleurs concertiste actuels à la trompette est une femme : c'est Alison Balsom, que vous pouvez regarder et écouter ici.
Question :
"Vous devriez publier un livre avec le contenu de ce site"
Réponse :
Faire un livre ? J'y ai songé, et renoncé pour plusieurs raisons :
- la majeure partie des informations de mon site est donnée par
des documents dont je ne suis pas l'auteur. L'autorisation que j'ai
reçue de leurs auteurs ne vaut que pour ce site, diffusé
gratuitement, et non pour une publication commerciale (les pages dont
je suis l'auteur se reconnaissent à leur fond jaunâtre
parcheminé comme celle-ci)
- depuis que ce site existe, je l'ai continuellement modifié et
enrichi au fur et à mesure de mes recherches et des contacts que
j'ai eus avec des chercheurs de différents pays sur les sujets
abordés. En faire un livre conduirait à figer le contenu
dans l'état actuel.
- la page qui offre des partitions à télécharger
se prête évidemment assez mal à une publication de
type "livre".
Enfin l'audience de ce site web est certainement plus large que la
clientèle d'un livre qui serait à mi-chemin entre le
monde de l'édition musicale et celui des librairies
générales. Depuis le référencement du site
le 1er septembre 2001, j'enregistre entre 200 et 600 visiteurs par jour
(en moyenne 540 visiteurs par jour depuis le début de 2005), ce
qui dépasse sûrement de très loin la diffusion
potentielle d'un livre traditionnel sur ce sujet.